Jean-Marie Thomas
Qui est Jean-Marie Thomas ?
Un ardent patriote
Cadet d’une famille de neuf enfants, Jean-Marie est né à Gérardmer dans les Vosges le 11 septembre 1922. Réfugié à Sète au moment de la débâcle en 1940, il vint faire les vendanges à Montbazin. Il y connut Yvonne Roques (famille ancienne de Montbazin) qui, six ans plus tard, devait devenir son épouse. Rentré chez lui après 6 mois passés dans le midi, Jean-Marie Thomas est envoyé en Allemagne au titre du Service du travail obligatoire, en Bavière. Il s’évade mais, arrêté à Saâles en Alsace, il est interné au camp de concentration de Shirmeck. Il réussit cependant à se faire libérer sous la promesse de regagner son lieu de travail en Allemagne. Il renie cette promesse, mais est contraint de se réfugier dans la forêt Vosgienne qu’il connaît bien. Traqué par la Gestapo, il entre dans la résistance, au maquis de la Piquante Pierre qui connut de sanglants combats. Quand il rentre chez lui, à la Libération, il ne trouve plus que les ruines fumantes de la maison de ses parents. Aussi revient-il en 1946 à Montbazin pour s’y marier et devenir père d’une charmante fille prénommée Ghislaine. Il crée un atelier de menuiserie-ébénisterie, métier qu’il avait appris dans ses Vosges natales et qu’il exercera jusqu’en 1985.
Violons d’Ingres
• Historien-Archéologue
Ardent défenseur des intérêts de Montbazin, il participe à la création de la Maison des Jeunes et de la Culture en 1947 et en héberge le siège social lors de sa création. Fin connaisseur de son village d’adoption, Jean-Marie Thomas deviendra, fouilles après fouilles (toutes avec l’autorisation de la C.I.R.A.), l’historien de Montbazin. Vulgarisateur, il s’est exprimé de nombreuses fois dans des articles relatant les divers aspects de la vie du village à travers l’histoire, depuis l’âge de pierre jusqu’à la période la plus récente de la vie des derniers Seigneurs de Montbazin. Il a été l’instigateur d’une découverte surprenante : la mise au jour des fresques romanes représentant les douze Apôtres et le Christ. Ces fresques sont très rares en France puisqu’il faut aller jusqu’à Poitiers pour en trouver de semblables.
Ses interventions répétées auprès des monuments historiques ont abouti au classement de la chapelle Saint-Pierre et entraîné plusieurs tranches de travaux de réhabilitation.
Mise à jour des fresques romanes à la chapelle Saint-Pierre,
article paru dans Midi Libre du 30 septembre 1960
Montbazin à l’époque gallo-romaine,
article de Jean-Marie Thomas paru dans L’œil n° 45 de juin 1993
Montbazin au moyen age,
article de Jean-Marie Thomas paru dans L’œil n° 48 de mars 1994
C’est toute une population, celle de Montbazin, de la région, celle aussi de gens passionnés d’histoire et d’art qui lui ont rendu hommage en lui décernant la « Médaille de la Reconnaissance ». Mais si cette médaille lui a fait plaisir, il a aussi été profondément ému quand quatre de ses poèmes ont été choisis pour figurer dans l’anthologie « Georges Brassens », car Jean-Marie Thomas courrait aussi les sentes fleuries de la poésie : Hommage à Brassens
• Poète à ses heures
Coupes, félicitations locales et nationales s’accumulaient sur son bureau. Il avait ainsi rédigé plus de 500 sonnets. Il a écrit en vers libres la tragédie de son maquis « La tragédie sanglante » et le récit, en alexandrins, d’un déporté Gérômois dans un camp de la mort « Les horreurs inhumaines de l’enfer des héros ». Ce dernier se trouve aujourd’hui à la Bibliothèque Nationale de France, à Paris.
Hyperbole & Desiderata, poèmes
En juillet 1993 Jean-Marie Thomas écrivit un poème en hommage au poète qui venait de disparaître :
Et aussi
Il a été premier adjoint de Gaston Aldebert, maire de Montbazin, de 1959 à 1971 et correspondant local du journal « Midi Libre » pendant plusieurs années.
Talentueux, perfectionniste, il l’était aussi dans son métier… Dans son atelier, qui sentait bon les copeaux de bois, le sens premier du mot artisan demeurait : celui qui maîtrise sa technique et son savoir-faire, travaille de ses mains en façonnant un objet durable avec sa part de beauté… C’était aussi un lieu où les anciens aimaient se retrouver pour bavarder des nouvelles du village et de ses habitants, un lieu où les joutes oratoires laissaient penser que le monde de Pagnol était toujours vivant… Son atelier maintenait un art de vivre populaire qui a fait les beaux jours de notre village.
Unanimement estimé et respecté, on ne pouvait que s’enrichir à son contact. Il répondait toujours avec générosité, avec humilité à tous ceux qui venaient le solliciter.
Au cours des dernières années de sa vie, son état de santé et surtout son importante déficience visuelle ont considérablement limité ses activités. Il est décédé le 26 septembre 2002.
Jean-Marie Thomas restera, pour nous Montbazinois, une « Mémoire vivante de notre village ».