Faits héroïques
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Citations de soldats Montbazinois
et récits de batailles
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Cité à l’ordre de la 32ème division d’Infanterie le 07.03.1918. Le 23.02.1918 chargé de régler le feu d’une demi-batterie de mortiers de 58, s’est tenu en permanence en observation dans un endroit particulièrement battu par le tir ennemi. Les liaisons téléphoniques étant coupées, il s’est rendu à plusieurs reprises, malgré le bombardement de l’observatoire, à la position et est parvenu ainsi a remplir sa mission. ANTOINE DOMERGUE Maurice
Cité à l’ordre de la division le 02.01.1918 : brancardier d’un dévouement absolu, modeste et brave. Au front depuis le début de la campagne, a pris part à tous les combats du bataillon jusqu’à l’attaque allemande du 10 août au cours de laquelle il s’est brillamment distingué en remplissant sa mission de brancardier sous les feux de l’artillerie. A été intoxiqué par les gaz ; cinq blessures. ARTIGNAN Alphonse
Cité à l’ordre du régiment : excellent soldat et ouvrier, n’a cessé de donner l’exemple de la tenue et du zèle, s’est distingué notamment au cours des ravitaillements d’octobre et de novembre 1918 par son énergie et son endurance. ARTIGNAN Raymond
Cité à l’ordre du Régt. le 15.07.1918. Sous un violent bombardement s’est présenté pour assurer les liaisons difficiles sur un terrain violemment battu par les feux de l’ennemi. AUJOULAT Etienne
Cité à l’ordre du régiment le 15.09.1916. Grenadier d’une bravoure exceptionnelle toujours volontaire pour les missions périlleuses. S’est particulièrement distingué au cours des attaques des 4 et 6 juillet 1916 en marchant toujours en tête du peloton entraînant ses camarades à l’assaut d’un fortin et d’un bois fortement organisé, faisant subir de grosses pertes à l’ennemi. (Secteur de Tahure).
Cité à l’ordre de la 43ème division le 06.08.1918. Excellent soldat, s’est particulièrement distingué le 15.07.1918 en allant réparer, sous un violent tir de barrage, les lignes téléphoniques entre le bataillon et le chef de corps. (Offensive de Champagne).
Cité à l’ordre du régiment le 15.11.1918 : soldat intelligent et consciencieux, a montré le plus beau dévouement en réparant les lignes constamment coupées par l’artillerie ennemie du 23 au 27 octobre 1918. (Attaque de Banogne près de Damery Marne). AURIOL Germain
Cité à l’ordre du régiment le 07.05.1917 : officier très dévoué a payé de sa personne et a donné à son unité une impulsion énergique le 16.04.1917 qui lui a valu une citation collective. Blessé le 20.04.1917. BAUDASSE Louis
Cité à l’ordre du 31ème Régt. Infanterie le 15.01.1917 : a assuré son service de coureur pendant la journée du 20.09.1916 malgré le bombardement extrêmement violent de l’artillerie ennemie avec un mépris du danger exceptionnel. Blessé au cours d’un même relais, a achevé sa mission avant d’aller au poste de secours. BIAU Antonin
Cité à l’ordre de la brigade le 03.05.1917 : a fait preuve au combat du 17 avril d’un courage à toute épreuve au combat et a contribué par son ardeur à conquérir de haute lutte des positions ennemies.
Cité le 10.09.1918 : très bon et très brave, a été grièvement blessé le 17.04.1917 en s’élançant à l’assaut des positions ennemies ; perte de la vision de l’œil gauche. BONNIEU Léon
1ere Citation : à l’ordre du régiment le 23.06.1917. Excellent caporal venu de la cavalerie. Au front depuis le début de la campagne, s’y est toujours très bien comporté et s’est fait remarquer plusieurs fois par son énergie.
2ème Citation : à l’ordre du régiment le 03.03.1918 : très bon gradé qui fait preuve de beaucoup de sang froid au cours d’une opération audacieuse exécutée à l’avant de nos lignes dans la nuit du 23 au 24 février 1918. BOUGETTE Maurice
Cité à l’ordre du régiment du 21ème colonial. Au front depuis le début de la campagne s’y est toujours bien comporté, a été blessé le 29.09.1914 en faisant bravement son devoir. BOURRIER Junior
Cité à l’ordre de la 4ème brigade n° 39 du 01.10.1916 : gradé excellent d’un courage à toute épreuve. CASTEL Jean
Cité le 19 mai 1917 : excellent conducteur très courageux et toujours volontaire pour des corvées dangereuses. A assuré le ravitaillement en munitions dans des conditions souvent difficiles. A notamment, dans le nuit du 03 mai 1917 exécuté son service avec calme et sang-froid malgré un très violent bombardement. CHAMBOURDON Gaston
Cité à l’ordre du régiment le 13.05.1918 : attaché comme agent de liaison à cheval à des unités engagées pendant les combats des 24 et 25 mars 1918 ; a assuré dans des conditions très périlleuses le service dont il était chargé. CHAMBOURDON Raphaël
Cité à l’ordre du 3ème Régt. d’Artillerie le 13.04.1917 ; a toujours fait preuve de courage et de dévouement ; intoxiqué en août 1916 par l’explosion d’un obus asphyxiant est revenu au corps sitôt rétabli.
Blessé à son poste de combat le 27 mars 1917 a continué son service après son pansement sommaire. COLLIERE Marcel
Citation à l’ordre du régiment. Très bon soldat a été blessé deux fois dans l’accomplissement de son devoir. COSTE Marius
Cité à l’ordre de la division : brancardier énergique et plein d’allant, a fait preuve de calme et de courage dans la relève des blessés dans les nuits des 17 et 18 août 1916 sous un bombardement intense. COUDER Jacques
Cité à l’ordre du régiment le 30.08.17 : Sous-officier d’un courage et d’un dévouement exemplaires,
le 24 Août 1917 s’est porté, de sa propre initiative, à un poste avancé soumis à un violent bombardement pour y remplacer un de ses camarades blessé, s’est fait remarquer par son sang-froid et son mépris du danger. DUCAND Eugène
Cité à l’ordre du régiment le 13.09.1915 pour son audace et son énergie à arrêté un fort groupe d’allemands qui avaient fait irruption dans la tranchée et menaçant de cerner sa compagnie en moment privée de liaison avec le bataillon. FERRIER Marius
Cité à l’ordre du régiment le 03.09.1916 : cycliste du colonel C.H.R. sur le front depuis le début de la campagne n’a jamais hésité à assurer les liaisons pendant les plus violents bombardements en particulier du 23 au 30 août 1916 après l’enlèvement par le régiment d’une position ennemie. FONTVIEILLE Louis
Cité à l’ordre du régiment. Début août 1915 : Lors de l’attaque du bois d’Hem le lieutenant Maisonnave est revenu avec seulement 8 hommes de la 3ème compagnie. FROUCAND André
Cité à l’ordre du régiment le 07 mars 1916 : s’est fait remarquer depuis le début de la campagne par sa belle attitude au feu. FULCRAND Ferdinand
Cité à l’ordre du régiment le 24.04.1916 : très bon soldat courageux et dévoué. Blessé pour la 2ème fois à son poste de guetteur. GALABERT Jean dit Pierre
Officier d’administration de 1er classe * excellent gestionnaire du service des substances, toujours prêt à marcher et à remplir sa mission avec initiative, zèle et compréhension. GAUBY Marius
Cité à l’ordre du régiment. Bon gradé consciencieux et dévoué a toujours fait preuve de calme et de bravoure dans les situations difficiles. Tombé glorieusement dans le secteur de Beauséjour. GELLY Auguste
1ere Citation à l’ordre du régiment en juillet 1915 après blessure.
2ème citation à l’ordre de la division d’artillerie le 31.07.1916 : a montré une superbe bravoure en entraînant sa section de mitrailleuses sous un tir de barrage d’abord de mitrailleuses ensuite n’a cessé d’assurer un bon rendement de ses pièces allant de l’une à l’autre en terrain découvert et battu. A réussi par ses feux à enrayer la contre attaque ennemie. GLEIZE Aristide
Cité à l’ordre du régiment le 27.07.1918 : excellent soldat, faisant partie d’une patrouille avancée, a réussi, malgré la violence du tir de mitrailleuses ennemies, à prendre pieds sur une position âprement défendue donnant un bel exemple de courage. IMBERT Joseph
Cité à l’ordre du régiment le 22.04.1914 au cours de l’expédition des Dardanelles qu’il a faite, a pris part aux combats des 1,2,6,8 mai et 12 et 14 juillet 1915. S’est distingué par son dévouement et sa bravoure comme agent de liaison de son commandant de compagnie. Cité à l’ordre de la 17ème division le 27.04.1916. Excellent soldat, blessé une première fois sur le front Français, a fait toute la campagne d’Orient. Grièvement blessé à l’affaire de Doldzéli en faisant bravement son devoir. Déjà cité à l’ordre du régiment. JOURDAN Florentin
Cité à l’ordre du régiment le 11.06.1918 : excellent et courageux conducteur. Le 11.05.1918 quoique blessé par tir de l’ennemi, a su maintenir les chevaux et conduire sa voiture sur la position de la batterie malgré le bombardement – au front depuis le début de la campagne. LAURENT Joseph
Cité à l’ordre du Régiment le 08.09.1916 : sous officier très digne et des plus méritant à déjà maintes fois fait preuve de courage et de dévouement en des circonstances assez périlleuses s’est aussi fait remarquer par sa collaboration intelligente et exemplaire dans l’exécution des travaux actifs d’organisation du secteur d’Ambleny. (Ce secteur sera utilisé comme point de départ de plusieurs compagnies françaises lors de la seconde bataille de la somme : 18 juillet 1918). LAVAILL Louis
1ère citation : à l’ordre du 3ème corps d’armée ; le 04.06.1916, sans se soucier du danger, s’est offert pour accomplir une reconnaissance délicate et dangereuse et en a rapporté de précieux renseignements.
2ème citation : à l’ordre de la 163ème division d’Infanterie : soldat très courageux, s’est distingué le 26 juillet 1917 au Mont Haut (massif de Montvilliers en Champagne) en contribuant à repousser à la grenade une attaque allemande.
3ème citation : à l’ordre du 32ème corps d’armée : excellent fusilier mitrailleur d’un courage et d’un sang froid à toute épreuve. Toujours volontaire pour les missions périlleuses. Au bois des courières a, comme volontaire, placé des fils de fer pendant plusieurs nuits en avant de nos petits postes sur un terrain violemment bombardé par l’artillerie allemande. Le 24 septembre 1917, lors d’une attaque allemande malgré des barrages d’artillerie d’une intensité extrême, est resté en position, causant, par des tirs de fusil mitrailleur des pertes sensibles dans les rangs ennemis.
4ème citation : à l’ordre de la 163ème division caporal plein de sang froid et de dévouement, impassible sous le bombardement et la fusillade. A fixé par le tir de son équipe de F.M. l’avance des éléments ennemis. Cité le 13 juin 1918. LONJON Antoine Pierre
1ère Citation à l’ordre du régiment le 12.05.1917 : caractère fortement trempé dont l’énergie et la volonté dépassent toujours la force physique. A été jusqu’au bout de ses forces.
2ème Citations à l’ordre du régiment le 29.03.1918 : lors de l’attaque du 26.03.1918 a servi sa pièce avec beaucoup de bravoure et d’entrain sous un bombardement particulièrement violent. MARRAGOU Eugène
Cité à l’ordre du 1ème groupe de bataillons de chasseurs à pieds. Cavalier dévoué et modeste ; toujours volontaire pour effectuer les missions périlleuses. A assuré pendant la période du 14 au 22 octobre la liaison avec les unités engagées sous de violents barrages d’artillerie. PALET Jacques
Cité à l’ordre de la brigade n°91 le 28.09.1916 : excellent sous officier dévoué et courageux. Glorieusement tué à son poste de combat à l’attaque du 15.09.1916. PASTRE Théodose
Cité à l’ordre de la colonne n°2 le 22.10.1920 : chef de section dévoué ayant une connaissance parfaite de ses devoirs, le 19 août a été d’un bel exemple de courage et de sang froid en maintenant le bon ordre dans sa section au moment où l’unité était bombardée par des obus de gros calibre. PEREMARTY André
Cité à l’ordre du régiment. Brave et dévoué a été tué glorieusement dans le secteur de Tahure alors qu’il accomplissait courageusement son devoir. PRADIER Joseph
Cité à l’ordre du bataillon le 09.07.1917 ; canon de 37 ; au front depuis janvier 1915, très bon chasseur, a déjà été blessé, a montré un bel exemple de courage pendant les opérations du 25 mai au 13 juillet 1917. PUECH Auguste
Cité à l’ordre du régiment le 16.05.1918. Très crane au feu. Au front depuis septembre 1915, a pris part aux affaires de Champagne (1915) Verdun (février et décembre 1916) avec les 3èmes zouaves de marche. (2 blessures). RAMPLOU André
Cité à l’ordre du régiment le 31.07.1918 : conducteur très consciencieux assure avec la meilleure humeur les missions de ravitaillement sur les positions dangereuses soumises aux tirs répétés de l’armée ennemie. ROQUES Théodore
Citation à l’ordre du bataillon : toujours en tête de sa section s’est distingué par son ardeur et son allant les 20 et 22 juillet 1915. Blessé le 27 juillet 1915 par balle au deltoïde droit. ROUVAIROLLIS Jules
Cité à l’ordre du Régiment le 17.10.1915 : Au cours d’un violent bombardement les lignes téléphoniques ayant été coupées, est sorti spontanément de son abri pour aller réparer ces lignes sous le feu de l’ennemi le 24 novembre 1915. ROUVIERE Paul
1ère citation : Cité à l’ordre du régiment 132ème division le 20.09.1916 ; blessé à sa pièce, très courageux au feu. Excellent exemple pour les nouveaux et jeunes camarades.
2ème citation : cité à l’ordre du régiment le 15.08.1918 : maître pointeur très énergique courageux, plein de sang froid malgré un violent bombardement, a continué à diriger le tir de sa pièce donnant ainsi l’exemple d’une parfaite tenue au feu. SOULAS René
Cité à l’ordre du Régiment le 13.02.1919. Très courageux et dévoué ; s’est distingué dans le secteur de Berry au Bac (chemin des dames) Cuvelles et sur le Metz dans les centraux comme chef de poste. STOUDRE Jules
Cité à l’ordre du régiment : maître pointeur très dévoué et courageux. A donné à ses camarades le plus bel exemple de fermeté et de mépris du danger en maintes occasions et notamment pendant la nuit du 24 au 25 août alors que la batterie était soumise à un violent bombardement par obus toxiques et explosifs. Même conduite le 27 août 1918 pendant un violent bombardement de la batterie. VERNY Henri
Citation à l’ordre du régiment. Brigadier consciencieux et dévoué. Parfait dévouement et mépris absolu du danger particulièrement en champagne (décembre 1915) et à Verdun (juillet 1916). VIALETTES Albert
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Combats de Neuville-Vitasse, le 3 octobre 1914
Depuis plusieurs jours, la lutte est engagée entre les avant-gardes ennemies et les faibles effectifs que nous pouvons seulement leur opposer encore.
Le 3 octobre 1914 au matin, notre ligne, tenue par des chasseurs à pied, des zouaves, passe par Hamelincourt, Boyelles, Saint-Martin-Cojeul ; Hénin est tenu par le 59e bataillon de chasseurs à pied et, à gauche, Neuville-Vitasse est occupé par le 60e bataillon de chasseurs à pied. Plus au nord, nous n’avons que de la cavalerie. L’ennemi occupe Ervillers, Croisilles, Fontaine-les-Croisilles. Ses têtes de colonne sont signalées vers le nord-est, s’avançant sur Arras.
Tandis que le 1er bataillon est maintenu au nord et à l’ouest d’Hénin, pour en renforcer la défense, les 2e et 3e bataillons partant du nord-ouest de Mercatel doivent, par Neuville-Vitasse et Waucourt, se diriger sur Monchy-le-Preux et s’y établir.
Dès 8 heures, le mouvement est entamé avec un magnifique entrain, le 3e bataillon en tête, le 2e en échelon à droite. Mais l’ennemi a déjà atteint Waucourt. Il est appuyé par une puissante artillerie qui écrase Neuville-Vitasse et balaye le terrain au nord du village. Le 3e bataillon est arrêté à hauteur de la lisière est de Neuville-Vitasse, d’où il engage avec l’ennemi un violent combat de mousqueterie. Le 2e bataillon, à sa droite, s’engouffre dans le village, dont les défenseurs, décimés, sont réduits à une poignée d’hommes, et vient en occuper la lisière est.
Toute la journée, l’ennemi, avec des forces très supérieures en nombre, va tenter d’enlever le village. Il se heurtera chaque fois à une opiniâtre résistance des fractions du 2e bataillon qui, par des charges à la baïonnette, le rejetteront des parties du village où il aura réussi à prendre pied. Enfin, vers la fin de la journée, il parviendra, après avoir subi de lourdes pertes, à pénétrer par la lisière sud jusqu’à l’église et à s’installer solidement au centre.
Le 3 octobre au soir, le 41e tient toujours les parties est et ouest de Neuville à Beaurains et celui de Neuville à Mercatel ; le 1er bataillon est toujours entre Hénin et le moulin au nord du village.
La nuit n’interrompt pas le combat. Les Allemands profitent du clair de lune pur essayer de s’infiltrer entre Hénin et Neuville, des combats à la baïonnette s’engagent. L’ennemi est repoussé.
Un peu avant le jour, nouvelle attaque au nord et au sud de Neuville. La baïonnette est au bout du canon, mais grâce au feu violent de nos fantassins qui font preuve d’un grand enthousiasme, l’ennemi est arrêté à 50 mètres de nous et se blottit dans les replis du terrain.
Malheureusement les munitions manquent, le lieutenant-colonel Delmas est tué vers 6 heures ; le commandant Crobert prend le commandement du régiment. Vers 7 heures, après une préparation d’artillerie formidable, les Allemands donnent l’assaut aux tranchées occupées par le 1er bataillon, entre le moulin et Hénin. Le commandant Gilquin, le capitaine de la Vergne de Tressan sont tués ; les 3e et 4e compagnies livrent un combat corps à corps où presque tous les hommes sont tués ou blessés, succombant sous le nombre des assaillants.
Le lieutenant-colonel Bordeaux, qui commande les défenseurs de Neuville (60e bataillon de chasseurs à pied), envoie à ce moment au commandant Grobert l’ordre de retraite immédiate par échelons. Bien que l’ennemi ne soit qu’à une cinquantaine de mètres d’eux, les 2e et 3e bataillons réussissent à se décrocher.
Vers midi, les débris du régiment sont reformés sur la voie ferrée à l’ouest de Mercatel, où ils se retranchent.
Il n’y a plus autour du drapeau que 650 combattants. Le lendemain 5, l’offensive allemande se poursuit ; les forces françaises sont refoulées sur Crinchon. Le commandant Grobert reçoit l’ordre d’occuper, avec les débris du régiment, le village d’Agny et d’y tenir coûte que coûte. Cet ordre sera exécuté, et pendant quatre jours, en dépit du bombardement ennemi qui détruit et incendie une partie du village, le 41e tient bon et repousse toutes les attaques de l’ennemi.
Dans ces six jours de lutte ininterrompue, le 41e a perdu 2000 hommes environ ; il ne lui reste que 15 officiers. On peut dire qu’il s’est sacrifié, mais cela n’a pas été en vain. La poussée allemande sur Arras est définitivement enrayée.
L’héroïsme du régiment est récompensé par la citation suivante à l’ordre de l’armée :
« S’est comporté très brillamment depuis le début de la campagne, notamment aux combat de Craonne et de Neuville-Vitasse, où il a perdu les deux tiers de son effectif et la plus grande partie de ses officiers ».
Se sont particulièrement distingués : le lieutenant-colonel Delmas, le commandant Gilquin, les capitaines de la Vergne de Tressan, Rougé, le lieutenant Le Rohellec, le sous-lieutenant Le Floch, les sergents Mercier et Cojan, les caporaux Aspord et Bouamy, le soldat Glerie, le soldat brancardier Busson.
Bataille de Ville-sur-Tourbe
Lucien ANTERRIEU, décédé le 15 mai 1915 – 7ème R.I.C.
Courrier & Parcours historique des régiments d’infanterie durant 14/18 : chtimiste.com
Casernement ou ville de regroupement en 1914 Bordeaux 3ème brigade coloniale ; 3ème division coloniale. A la 3ème D.I.C. d’août 1914 jusqu’en novembre 1918.
1914 – Belgique : Rossignol (22 août), Saint Vincent (24 août) Bataille de la Marne : Ecriennes, Vauclerc (6-7 septembre)
1914 – Champagne : Ferme de Beauséjour (février), Ville-sur-Tourbe (mai), puis la cratère, cote 191, La Briqueterie (septembre).
29 mai 1915 : des soldats du 7ème R.I.C. ont été fusillés à Maffrécourt (Marne) pour désertion devant l’ennemi ; ils ont été réhabilités en juin 1927.
En mai 1915, les allemands déclenchent une attaque sur Ville-sur-Tourbe. Depuis plus de huit mois, ils ne cessent de bombarder ce village. Le 15 mai, le 1er bataillon du 7ème R.I.C. tient les premières lignes devant ville-sur-Tourbe. La 4ème compagnie de Marius Marcel occupe l’ouvrage ‘’Pruneau’’.
La matinée et l’après midi avaient été calme, quand soudain, vers 18 h, trois fourneaux * de mines allemandes sautent, bouleversant le secteur et ensevelissant des hommes dans la tranchée. Au même instant, la vague allemande écrase les survivants sous une pluie de grenades. Un rapport de treize pages du journal des Marches et opérations du 7ème R.I.C. narre ainsi ce combat de nuit apocalyptique :
« Le soir du 15 mai, à 18h30, trois commotions énormes et presque simultanées furent ressenties dans tout le secteur et trois cratères s’ouvraient sous les tranchées de première ligne de la face nord des ouvrages… L’ennemi, alors que les mottes de terre de l’explosion tombaient encore, a fait irruption dans nos tranchées et est parvenu en foule nombreuse dans notre tranchée de soutien, d’où pêle-mêle avec nos hommes, il a essayé de se prolonger dans les boyaux de communication conduisant à la tranchée 14… Ces fourneaux ont fait sauter nos tranchées ou les ont recouvertes chacun sur une cinquantaine de mètres de long, enterrant des sections entières sur ces étendues.
A la faveur des explosions et par les brèches produites dans nos défenses, plusieurs colonnes d’assaut tenues prêtes en face de ces brèches faisaient irruption dans nos lignes. La hâte des premiers assaillants fut telle que plusieurs sautèrent ou furent ensevelis par les terres de l’explosion. Sans doute, quelques uns de nos soldats, soufflés de très près par l’explosion n’ont pas résisté à l’épouvante et se sont réfugiés vers l’arrière ; il semble que ce soit l’explosion, car nous voyons au contraire des centres de résistance se former dans les portions de la tranchée de première ligne restées intactes entre les cratères. »
Bilan : 4 officiers tués, 4 blessés ; 77 hommes tués, 159 blessés, 165 disparus ; 350 prisonniers allemands.
* Fourneaux : poches creusées par les mineurs sous les tranchées ennemies et bourrées d’explosif. Explosif :la mélinite.
Bataille de la trouée des Charmes
Marius ARTIGNAN, décédé le 7 septembre 1914
Historique du 81ème R.I. (caporal Gabriel Boissy, Cavaillon 1918).
Les pertes du régiment ont été si réelles surtout parmi les cadres, qu’une réorganisation s’impose. La plupart des officiers ont été tués ou blessés. Un compagnie est même commandée par un fourrier. En deux jours cette refonte est effectuée. Le soir du 24 le 81ème, remis en main, prend position devant Lorey jusqu’à la ferme Romain.
L’ennemi enorgueilli par ses succès des journées précédentes, croyant l’armée de Castelnau désorganisée, à peine capable de se serrer autour de Nancy, a décidé de pousser lourdement ses forces sur les vallées de la Mortagne et de la Moselle, afin, en débouchant par la trouée des Charmes, de scinder les forces françaises. Les événements répondent à nos prévissions et le 81ème intervient dans cette action qui, sauvant Nancy, permet au Généralissime de préparer sans inquiétude la bataille de la Marne.
Le 29 août, le régiment souffle tandis que le génie, en dépit du bombardement, jette sur la Mortagne, devant Haudonville, un pont de bateaux, puis une passerelle. Au déclin du jour notre artillerie intervient avec autorité et le 81ème passe la Mortagne. Gerbéviller fumante encore, est délivrée. La bataille de la Mortagne est gagnée. La IIème armée a remporté la victoire de trouée des Charmes. L’ennemi cependant n’accepte pas sa défaite. Il contre-attaque dès le lendemain, essayant de serrer le régiment sur la Mortagne. Quelques unes de nos unités sont contraintes de repasser la rivière, mais par une énergique réaction, le 81ème domine à nouveau, prend position au bois de la Reine, et vers le bois de Fey où il se retranche aussitôt.
Il est solidement installé dès le 1er septembre. Chacun fier d’aussi beaux succès, combat d’une ardeur encore accrue par l’horreur des spectacles aperçus en traversant Gerbéviller : maisons incendiées, habitations saccagées, femmes assassinées. Le boche comprendra-t-il jamais quelle force surhumaine le martyre de certaines citées, loin de nous décourager, a ranimé au cœur pacifique des soldats de France.
Ce 1er septembre voit la première suppression du 322ème. Les débris de ce régiment de réserve, fort éprouvé aux alentours de Lamath, sont répartis dans les trois régiments actifs de la 31ème division qu’ils contribuent à réformer et le 81ème, dans cette dissolution, retrouve son 3ème bataillon. Le 5 septembre le lieutenant colonel Louis prend le commandement du régiment, le colonel Aubert restant définitivement à la tête de la 61ème brigade.
Les jours qui suivent, plus calmes, permettent à nos téméraires fantassins de s’habituer peu à peu à une guerre nouvelle. Ils ont vu les tranchées d’où tiraillaient les allemands ; ils ébauchent à leur tour des « organisations ».
Le 5 on progresse à pas prudents. L’ennemi contre-attaque sans résultats. Durant plusieurs jours, sous de violents orages, l’action piétine. La nuit ménage de courts répits et dès l’aube on se reprend à batailler. L’ennemi, malgré les assauts menés contre la cote 295, ne cède que pas à pas. Cette stabilisation inquiète. Les nouvelles sont rares, contradictoires, incertaines. Soudain, le soir du 12, la rumeur qui vole de bouche en bouche, annonce la victoire de la Marne.
Bataille de Belgique
Paul BAYLE, décédé le 31 août 1914
Historique du 8ème R.I.C. (anonyme, imprimerie Mouton Toulon).
Le 8ème R.I.C. qui fait partie du gros de la colonne de la 2ème D.I.C. cantonne successivement : le 14 à Nubecourt-Bulainville ; le 17 à Dun-sur-Meuse et le 18 à Stenay. Au cours de ces étapes longues et pénibles, où tous, jeunes et réservistes, ont fait preuve d’une réelle endurance et d’une excellente bonne humeur, un seul fait important est à signaler : le 18 août vers 13h 30 le premier avion allemand survole le cantonnement de Stenay.
Du 18 au 21 août, le régiment stationne dans la région de Stenay. Il profite de ces trois jours de repos pour les derniers préparatifs en vue du combat, car l’ennemi approche.
Le 21 août en effet la 2ème D.I.C. reçoit l’ordre de prendre l’offensive sur tout son front, en direction du Nord Est et d’attaquer l’ennemi partout où elle le rencontrera. Le 8ème R.I.C. quitte Stenay, franchit la frontière et s’installe à Pin (Belgique) en cantonnement d’alerte.
Retraite de la Belgique à la Marne. Et alors commence pour tous, cette pénible mais glorieuse retraite qui va du 24 août au 5 septembre, et au cours de laquelle le régiment, par son endurance à la fatigue et aux privations, par sa belle humeur et son entrain admirables contribue puissamment à ralentir la marche de l’ennemi.
Le 24, la 2ème D.I.C. reçoit la mission de couvrir la retraite. Le 26, le régiment passe la rivière de Martincourt. Le 27, l’ennemi prononce une violente attaque pour forcer le passage de la rivière. Par une brillante contre attaque l’ennemi est rejeté dans la Meuse. A 15 heures il se représente à nouveau et l’offensive est reprise. Les pertes sont sérieuses. Le XIIème C.A. n’a pu progresser et le mouvement de repli doit reprendre le 29 août. Le 8ème va à la croix du Bois qu’il occupe.
La journée du 30 août doit se passer dans cette localité et les chefs de Bataillon doivent profiter de ce court répit pour réorganiser leurs bataillons et reprendre leurs hommes en mains. Mais à 14 heures l’alerte est donnée et à 14h30 le régiment se dirige sur Belleville près de Brieulles pour retarder l’avance de l’ennemi.
Bataille de l’Aisne
Léon CARRIERE, décédé le 2 juin 1918 – 33ème Régiment d’infanterie
Historique du 33ème R.I. (anonyme, imprimerie Dumoulin Paris 1920)
Bataille Chaudun-Dommiers Le 30 mai, la D.I. quitte ses cantonnements à cinq heures, le 33ème formant la colonne du sud. A 20 heures le colonel reçoit, du général commandant la division marocaine l’ordre d’établir le 33ème en soutien de sa division. Le 33ème arrive dans la région d’Orrouy au sud de la forêt de Compiègne.
31 mai toute la journée est passée à analyser les ordres, les contre-ordres les faux bruits. La division est en réserve, son emploi est prévu sur le plateau de la rive sud de l’Aisne. Il faut attendre 18h pour que l’attaque soit déclenchée. Le 1er bataillon progresse sous le feu des mitrailleuses. A 20 heures trente la 51ème division relève les éléments de la division marocaine en position au sud de la nationale de Soissons – Villers-Cotterêts.
01 juin dès sept heures trente l’ennemi bombarde violemment, nous recevons même quelques obus à gaz. A huit heures l’intensité de l’artillerie est telle qu’elle laisse prévoir une attaque imminente. En effet à neuf heures celle-ci se déclenche. Elle est bientôt enrayée par le tir de nos armes automatiques ; l’ennemi est rejeté sur sa position de départ.
Dans la matinée du 2 juin, les éléments de la 51ème D.I. n’ayant pu empêcher l’ennemi d’arriver aux abords de la ferme Beaurepaire – Maison Neuve en liaison avec le 273ème. Le peloton des pionniers est remis à la disposition du colonel. A quatorze heures, l’ennemi ayant atteint le front le bataillon des deux compagnies se replient en combattant ; elles s’établissent entre la crête Chaudun – Maison Neuve et la route nationale. Le bataillon Gay continue à résister dans Chaudun, sa consigne est de tenir jusqu’au bout, l’honneur du régiment réclame ce sacrifice suprême. Débordé par le sud, sentant l’étreinte se resserrer de plus en plus, le chef de bataillon renouvelle un geste fameux ; il forme son bataillon en carré et repousse les assauts répétés de l’ennemi. Entourés de morts et de blessés, haletants, couverts de terre et de sang, les soldats du bataillon ont compris leur devoir et luttent jusqu’à la mort ; mais, submergés par le nombre, cette poignée d’hommes finit par tomber aux mains de l’ennemi.
Le 3 juin, le commandant de Beaucorps avec ses éléments disponibles prend le commandement de ce groupement. L’attaque allemande n’était pas terminée ; des divisions fraîches étaient arrivées dans la nuit. A six heures, l’ennemi commence une préparation d’artillerie d’une extrême violence, suivie à sept heures trente de l’attaque de nos positions. Dans la nuit le général ayant prescrit de tenir à tout prix la lisière est de la forêt de Retz le colonel décide de reporter le front à la route du Calvaire cote 158. L’opération est effectuée vers quatre heures par la 2ème compagnie du 73ème.
Bataille de Lunéville
Fernand CAUSSEL, décédé le 22 août 1914
Dépêche ministérielle n° 4.026/11 du 15 mai 1919 approuvée par le Général de Division Commandant la 31ème D.I
Après une retraite pénible, sous un soleil de plomb, sur des routes encombrées et poudreuses, le régiment arrive à Lunéville, le 21 août à 19 heures, après avoir exécuté, sans manger une étape de 50 kilomètres. Céder à l’extrême fatigue, c’est tomber aux mains de l’ennemi et nul n’y consent.
Le 22, le régiment est prêt à recevoir l’ennemi qui nous a poursuivis. A 4 heures, un Zeppelin survole Lunéville ; à huit heures, l’alerte est donnée ; à neuf heures, le 96ème se porte à la rencontre de l’ennemi qui a refoulé nos avant-postes au sud de la forêt de Parroy et aborde Bonviller. Le danger est pressant ; aussi, sans même attendre l’appui de notre artillerie, deux bataillons, puis tout le régiment sont lancés à l’assaut du village à travers un terrain découvert, balayé par de nombreuses mitrailleuses et martelé par une puissante artillerie.
L’ennemi est un instant bousculé ; le village de Bonviller, en flammes, est enlevé à la baïonnette, puis reperdu ; à 16 heures, presque tous les officiers sont tombés. Le colonel Roig a donné à son régiment le plus bel exemple de courage et d’abnégation. Blessé au pied, il se fait mettre en selle, avec le même calme, donne ses ordres et enflamme les cœurs. Les actes de bravoures sont légion sur cette ligne de tirailleurs qui fond à vue d’œil. Quatre soldats de la 7ème Cie, voyant un petit groupe d’allemands s’acharner sur leur chef de section, mortellement blessé, se précipitent, baïonnette haute, et assomment leurs adversaires.
A 17 heures, les débris glorieux du régiment, 6 officiers et 400 hommes, gagnent Bayon, point fixé par ordre de retraite. Le sacrifice du 96ème n’a pas été vain, car l’ennemi maîtrisé par nos furieux assauts, arrête un instant sa poursuite et ne se risque dans la vieille cité Lorraine que longtemps après le départ des derniers groupes français.
Bataille de Binarville
Raoul DHEZ, décédé le 02 octobre 1918 – 9ème cuirassiers
Historique du 9ème régiment de cuirassiers. Transcrit par Lopez Martial.
Le régiment vient, en s’emparant des ruines organisées de Binarville et en s’installant dans le bois de Plémont, de prendre solidement pied dans la « zone de grand combat ». Des lisières du village et du bois, le plateau de Binarville s’élève un glacis implacable jusqu’à une haute couronne de bois ; A quelques centaines de mètres en arrière de cette première ligne, c’est le mystère de la forêt et l’abrupt changement de pente. Enfin comme acteur du drame qui va se jouer, l’Allemagne a garni la position de ces troupes qu’elle réserve toujours à une « charnière », a un point vital de ses organisations défensives. Le régiment va se heurter à la 76ème Division de Landwehr citée naguère par Ludendorff dans un de ses communiqués et comprenant le fameux 252ème, ce régiment dont aucun homme, à l’en croire, n’a jamais consenti à se rendre.
Le 1er octobre le bataillon de Vaucresson se porte à l’attaque. L’ennemi est aux aguets. Il faut se servir de son arme, s’incruster dans le sol, ne se déplacer qu’en rampant. On progresse lentement mais on progresse. L’Allemand s’accroche à la ligne dominant l’amphithéâtre dont Binarville est le centre. A 17 h le bataillon de Vaucresson mène à nouveau l’attaque. Les mitrailleuses ripostent mais ne peuvent contenir l’élan magnifique de la Cie Taillefesse. De sa position avancée, où aucun agent de liaison n’a pu réussir à lui porter l’ordre d’attaque ce dernier a compris que le moment était venu de se porter résolument en avant, il se lève alors et debout sur le glacis, entraînant les restes héroïques de sa vaillante 5ème Cie, il bondit malgré balles et obus jusqu’au réseau encore intact qui couvre la Palette. Résolument il s’y engage le premier et tombe presque aussitôt, frappé de plusieurs balles. La mort de ce vaillant porte vite ses fruits, électrisés, ses hommes bondissent dans la tranchée de la Palette qu’ils nettoient de ses occupants. La nuit tombe sur une journée doublement glorieuse.
Le 02 octobre, à la pointe du jour le ruisseau de Bièvres est franchi sur des passages de fortune. La 6ème Cie se heurte à un groupe important d’ennemis. Au capitaine Labouche qui leur ordonne de se rendre, ils refusent. Le brigadier Island aussitôt commande le feu de sa mitrailleuse, et le tireur Dupont fait de la bonne besogne. Il va falloir traverser la route de Lançon sous le feu. Le sous-lieutenant Evrard saute le pas, entraîne dans un beau style sa section et tombe glorieusement foudroyé par la mitraille à 20 mètres de la tranchée ennemie. De la section il ne reste plus que neuf hommes. Plus loin, le sous-lieutenant d’Anchald dirige efficacement le lieu de sa section de mitrailleuses, malgré un violent bombardement. Les deux jambes brisées par un éclat d’obus, il meurt pendant son évacuation, ayant forcé l’admiration de tous ceux qui l’approchèrent alors y compris les nombreux prisonniers allemands qui refluaient vers l’arrière et qui, au passage du brancard douloureux, se découvraient et se tenaient rigides, dans une attitude parfaitement respectueuse, surpris par tant d’énergie et d’une si belle foi chrétienne chez un officier Français. A midi toute la couronne de bois autour de la cote 176 est à nous. Malheureusement, sur un ordre de relève, le 9ème cuirassiers est parti vers l’arrière et s’est heurté à des résistances qu’il n’a pas encore surmontées. La poussée de l’ennemi continue et son dessein se précise, son infiltration tente de déborder nos ailes. Pour parer au danger le colonel donne l’ordre au régiment de reprendre ses positions de départ. Le moment est angoissant car l’ennemi, enhardi par le repli du régiment, ne va sans doute pas s’arrêter sur les hauteurs.
Le 3 octobre, un ordre place le régiment en réserve de Division. Après relève par le 4ème cuirassiers sur leurs emplacements de Binarville, les bataillons se rendent dans la nuit du 3 au 4 aux anciens abris allemands de la vallée Moreau et de la cote 140.
Bataille de Rossignol
Raymond FORT, décédé le 22 août 1914 – 23ème R.I.C.
Historique du 23ème R.I.C. (anonyme imprimerie Berger-Levrault).
Parti de Paris le 7 août 1914, après la mobilisation générale, le régiment, sous le commandement du colonel Néple, marche à l’ennemi. Son objectif de départ comprend 67 officiers et 3 216 hommes de troupe. De Revigny où le régiment fut transporté par voie ferrée, il se porte dans la direction de Neufchâteau (Belgique), par étapes de 25 à 30 kilomètres. La frontière est franchie à Flagny, à 3h35, le 21 août 1914. Le premier contact avec des éléments de cavalerie ennemie (1er régiment d’Uhlans) est pris dans le village de Gérouville que l’ennemi évacue de même que les villages de Jamoigne-les Buttes et Rampongel. D’après les renseignements verbaux recueillis, des détachements ennemis couvrent des transports de troupe dans la région de Neufchâteau, vers le nord-ouest. Le régiment ayant pour mission de couvrir le CAC, continue sa marche offensive vers Neufchâteau, précédé d’un peloton du 6ème Dragon.
Le régiment est arrêté aux abords du village, d’abord par une fusillade peu nourrie, laissant croire à une faible occupation, puis par des feux très meurtriers, arrêtant net toutes tentatives d’enlèvement de la position. Il devient évident que l’ennemi occupe depuis longtemps cette position, qu’il a repéré les distances de tir et pris toutes ses dispositions pour nous recevoir. Tous les cheminements utilisables sont pris sous les feux meurtriers de leurs mitrailleuses. Néanmoins, et malgré le lourdes pertes subies à chacune des tentatives d’assaut, la progression se fait jusque sur la première ligne ennemie, mais les éléments qui y arrivent la plupart sans officiers, sont tellement affaiblis que l’occupation en est très difficile. Les unités disloquées et mélangées luttent péniblement pour la conservation du terrain conquis. Le colonel Néple est blessé mortellement pendant l’action.
Verdun
Emmanuel GLEIZE, décédé le 12 avril 1918 – 141ème régiment d’Infanterie
Ancestramil & Parcours historique des régiments d’infanterie durant 14/18 : chtimiste.com
En 1914, casernement : Marseille, Salon de Provence, Saint-Chamas. Il fait partie de la 58ème brigade d’infanterie, 29ème division d’infanterie, 15ème corps d’armée. A la 29ème Division d’Infanterie d’août 1914 à novembre 1918. Constitution en 1914 : 3 bataillons. 2 citations à l’ordre de l’armée, fourragère verte. Croix de guerre avec palmes.
Le 10 août 1914 en Lorraine ce jour là, au cours d’une charge à la baïonnette au nord est de Lunéville, les hommes se font hacher par l’artillerie lourde allemande et, le 14 août dans l’assaut du village de Moncourt, ils prennent conscience que la guerre ne sera pas l’affaire de corps à corps mais de puissance de feu, il est présent pendant la bataille de la Marne, puis en Argonne, à la cote 304.
En 1915 : Offensives en Argonne.
En 1916 : Bataille de Verdun, en Flandres, dans la Somme.
En 1917 : Belgique secteur d’Yser, Nieuport, secteur de Merksem.
En 1918 : dans la Somme, à Verdun, dans l’Aisne, tranchée du gradin, moulin de Laffaux, Vaudeson, ferme de Rosay.
Prise de Hangard le 12 avril 1918.
Le 8 avril, le régiment est relevé par le 165ème R.I. : le bataillon Dazy se rend dans le ravin de Domart ; le bataillon Coquet se porte en réserve de division à la cote 86 ; le 3ème bataillon va cantonner à Fouescamps. Le repos allait être de courte durée.o
En effet le 12 avril, après un violent bombardement par obus fumigènes, l’ennemi attaque le bois de la cote 104, tenu par le 2ème bataillon, et le village de Hangard, défendu par le bataillon Delache du 165ème R.I. Malgré une défense acharnée, l’ennemi parvient à s’emparer du bois et du village. Une partie de la garnison qui défendait Hangard est faite prisonnière dans le château jusqu’au dernier moment le commandant Delache avait renseigné par T.P.S. le commandement sur l’encerclement progressif du village et du château. A 19 heures plus rien ; le drame était fini.
Le 3ème bataillon alerté dès le matin, avait reçu la glorieuse mission, malgré les terribles pertes subies le 6, de reprendre le village. A 19 H 55, il tombe en coup de foudre sur l’ennemi stupide d’effroi, collant au plus près du barrage roulant de F.M.
Les mitrailleurs ennemis postés à la lisière ouest du village, surpris par l’impétuosité de l’attaque, se rendent sans avoir eu le temps de dérouler leurs bandes. Les prisonniers refluent vers l’arrière. Les caves du village sont nettoyées.
Le lieutenant Ferrandi de la 3ème C.M. à la tête de sa section de mitrailleuses, se précipite vers le château et seul, le revolver au poing, par un coup d’audace merveilleux, réussit à délivrer 3 officiers, 50 hommes et à capturer le détachement ennemi qui le gardait.
Bataille pour Tahure
Louis ROUCAIROL, décédé le 27 septembre 1915 – 416ème Régiment Infanterie
Parcours historique des régiments d’infanterie durant 14/18 : chtimiste.com & wikipédia
Le village de Tahure comptait 185 habitants en 1911. Pendant la Première Guerre Mondiale le village fut anéanti. Il ne s’est plus jamais relevé, victime de cette guerre. Lors de la création du camp militaire de Suippes en 1950, la commune fut officiellement supprimée, et son territoire rattaché à la commune voisine de Sommepy.
Bilan de la première journée d’offensive. Cette sanglante journée du 25 septembre s’acheva sous la pluie qui n’avait guère discontinué depuis le début de l’attaque. Sur la grande plaine champenoise une nuit très noire s’étendit, éclairée de temps en temps par les sillons lumineux des fusées. La fatigue de nos soldats se doublait d’une amère déception. Ils avaient espéré que cette offensive, si minutieusement préparée, conduirait à une prompte et décisive victoire. Hélas ! Après la griserie des premiers succès, il fallait se résigner à de nouveaux efforts, de nouveaux sacrifices.
Les réserves avaient bien rempli leur rôle. Mais la deuxième ligne allemande était demeurée inaccessible dans tout son ensemble. Notre État-major n’en avait eu qu’imparfaitement connaissance ; la puissance de ses défenses ainsi que l’habileté de son établissement avaient provoqué chez les troupes d’assaut une désolante surprise.
Cette deuxième ligne, située sur le versant de la Dormoise, s’était trouvée hors de la portée de notre artillerie de campagne. Elle sortait à peine de terre à la fin de juillet ; mais dès qu’avaient commencé nos travaux d’approche, l’ennemi s’était mis à y travailler fiévreusement. Nos pièces lourdes avaient bien essayé de gêner ce travail, puis d’en détruire les effets.
Malgré tout, au moment de l’attaque, les tranchées n’étaient pas encore terminées. Par contre, les organes de flanquement se trouvaient tous en place, ainsi que les réseaux barbelés qui présentaient même une résistance et une épaisseur inaccoutumées. Les cisailles de nos soldats ne parvinrent pas à les couper. Néanmoins, dans la soirée du 25, nos troupes avaient gagnée, sur tout le front de bataille, une appréciable profondeur de terrain.
Quatre avances étaient particulièrement à signaler, en raison de leur importance tactique : une, assez légère, en direction de St Souplet ; deux plus importantes dans la région nord de Souain et de Perthes-lès-Hurlus ; la quatrième dans la région de Maisons de Champagne et de la Main de Massiges. La lutte allait se poursuivre les jours suivants et se prolonger, après une courte interruption, jusqu’au 7 octobre.
Le 26, complétant et élargissant les succès de la veille, nos vagues d’assaut arrivèrent à border complètement la deuxième position allemande, depuis la route de St-Souplet jusqu’à la butte de Tahure, c’est-à-dire sur un front de quatorze kilomètres. Plus à l’est, l’ennemi réussit à se maintenir dans ses retranchements entre Tahure et la Butte du Mesnil. La progression de toute la 2ème Armée se trouva de ce fait enrayée. Cependant, les allemands semblaient décontenancés par la violence de nos assauts. De très nombreux prisonniers, un important matériel tombèrent entre nos mains. On a dit qu’à cette heure difficile Von Einem avait donné un ordre de repli.
Les 27 et 28 septembre nous cherchâmes encore vainement à faire brèche dans la deuxième position allemande bien que les effectifs eussent d’abord paru assez faibles sur toute la partie abordée par la 4ème Armée. On se battit sans répit sur toute la largeur du Front. Autour de la ferme de Navarin, coloniaux, tirailleurs marocains et chasseurs à pied s’élancèrent en de furieux assauts.
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Les 48 Montbazinois « Morts pour la France »
Les 227 Montbazinois combattants, revenus dans leurs foyers à la fin de la guerre
Et Montbazin, pendant cette terrible épreuve
Historique des régiments engagés dans le conflit
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