Les Belges reconnaissants
En 1940 des citoyens Belges, civils et Chasseurs Ardennais, érigent près de l’église du village une statue pour remercier la population de Montbazin pour l’aide apportée aux civils et aux militaires en ce début de deuxième guerre mondiale.
75 années après l’inauguration par la municipalité d’Albert David et son conseil municipal de la statue des « Belges reconnaissants », le CRPM a porté la restauration du monument avec l’aide de Grégory Biau, sculpteur.
Un financement participatif a permis à la population Montbazinoise de contribuer à cette restauration et la statue rénovée a été inaugurée le samedi 18 juillet 2015 en présence de plusieurs descendants civils et militaires Belges.
Pourquoi des réfugiés Belges à Montbazin ?
Il faut remonter au 5 décembre 1914 et à la lecture d’un article de l’Éclair (ci-contre) pour noter
« L’arrivée dans le village venant de Montpellier par le train d’un convoi de réfugiés belges ; Il se compose d’une vingtaine de personnes dont une seule famille comprend neuf membres : le père, la mère et sept enfants (cette photo de la famille Sanders pourrait dater de 1915 : à l’arrière, Oscar, Charles, Désiré, Emma ; devant, Lucien, Marguerite, Romanie, Valentine et August. Désiré décédera à Montbazin en 1916).
Ils parlent tous la langue flamande. L’aspect de ces malheureuses gens, chassés de leur pays en butte à des privations de toutes sortes était des plus navrants.
Sur le quai de la gare, M. le maire et la commission extra-municipale instituée dès le début de la mobilisation, ont pris à cœur de résoudre les difficultés matérielles. Nous avons également remarqué la présence des dévouées présidentes des ouvroirs entourées d’une très nombreuse délégation de leurs zélées collaboratrices ».
Ces réfugiés seront pris en charge par la Marquise de Lastie au moulin de Juffet.
La deuxième guerre mondiale
1939 : mobilisation générale.
1940 : création de la Croix Rouge par la fusion des différentes associations féminines. Madame Vialettes, femme du médecin, gère la Croix Rouge. L’organisation mise en place pendant la 1ère guerre mondiale reprend du service.
10 mai 1940 : invasion de la Belgique.
15 mai 1940 : arrivée d’un convoi de 200 réfugiés Belges originaires de Wallonie, province de Liège. S’ensuivra l’arrivée de 137 soldats Chasseurs Ardennais dont notre association a retrouvé les noms et les adresses. Montbazin et ses 1100 habitants se trouve avec une population en augmentation de plus de 340 personnes. Les civils seront logés chez l’habitant, les soldats seront logés dans les ‘’magasins’’ et dans les grandes écuries. Les civils nantis prendront leurs repas au restaurant « Chez Jeanne », les soldats auront leur cantinière de campagne mise à disposition dans le jardin de l’école des filles.
Fin juillet pour la fête nationale de Belgique, ils seront nombreux à quitter le village pour rejoindre leur pays. Avant leur départ, ils érigeront la statue de pierre (certainement une pierre de foudre) matérialisant envers la population la reconnaissance de ces réfugiés démunis de tout pendant cette période pénible. La statue ne sera pas détruite par l’armée d’occupation.
Trompés par l’occupant allemand, à peine arrivés chez eux les soldats furent expédiés sur le front russe. Certains rejoindront la résistance, d’autres l’Angleterre.
Les civils restés au pays comprennent que leur séjour au village sera plus long que prévu, s’installent et nouent des relations étroites avec la population. Divers courriers en notre possession nous permettent de suivre les moments douloureux et plus joyeux de cette population qui restera toujours reconnaissante à Montbazin.
En 2019 l’A.P.P.E.L. (Assesse-Patrimoine-Promenades-Embellissement-Loisirs) association de la ville Belge de Assesse, dans la province de Namur – Wallonie, prépare une exposition sur la deuxième guerre mondiale destinée à être présentée en octobre 2020.
Marcel Dauwen, président de l’A.P.P.E.L. contacte alors le C.R.P.M. car une habitante de Assesse, Mlle Lucienne Philippart, a été réfugiée en France en mai 1940.
Avec sa famille, ses parents et ses deux sœurs Christiane et Marthe, elle a séjourné trois mois à Montbazin.
Ils ont été accueillis chez M. et Mme Collière.
Elle a conservé la photo ci-dessus de Paulette et Fernand Collière, en compagnie d’un soldat belge.
Alors âgée de 12 ans, elle a fréquenté l’école à Montbazin jusqu’à la fin juin 1940. Ils sont rentrés en Belgique au mois d’août.
Voici un montage d’extraits de son témoignage, enregistré chez elle le 1er août 2019, relatif à l’exode à Montbazin.
Son nom de famille apparaît sur la liste de réfugiés Belges à Montbazin en 1940, avec la précision de la ville d’origine : Assesse
N’oublions pas les noms des femmes qui ont œuvré au sein des associations caritatives du village, pendant les deux guerres mondiales. Elles ont prouvé que la solidarité européenne n’était pas un vain mot. Le nom de Montbazin a ainsi dépassé les frontières.