Le cimetière
Présence attestée depuis 1550 d’un cimetière organisé dans le village. Le mode d’ensevelissement individuel est exceptionnel. Seul l’emplacement est familial, marqué par une croix. Les corps, évidemment, sont enterrés au fur et à mesure les uns sur les autres d’où un manque récurant de terre dans le cimetière.
1668 : Problèmes à la clôture.
1679 : Seule mention trouvée d’un cimetière protestant. Manfre, grande famille du village, reçoit par testament 30 livres léguées par sa mère pour entretenir le cimetière des religionnaires. Ils y enterrent leurs morts depuis très longtemps (sans précision de date ni de lieux).
Voir ci-dessous plus d’informations sur ce cimetière, redécouvert en 2000.
Cette famille donna 3 maires au village entre 1619 et 1717.
1708 : Agrandissement de la place devant le cimetière. Elle prend la forme que nous lui connaissons aujourd’hui. Déplacement et réalisation d’un ossuaire.
1780 : Plainte de certains habitants se plaignant du linge étendu sans aucun respect dans le cimetière à même le sol. De plus, une plantation de mûriers sera réalisée pour permettre de nourrir le bétail en période estivale : la clôture est rehaussée.
1828 : Achat du terrain plus travaux (actuel cimetière). La population a augmenté d’environ 30 % en 40 ans. Sur le plan du cimetière, il apparaît que la partie droite en entrant était réservée « à ceux qui n’appartenaient pas au culte catholique » et celle de gauche était réservée « aux enfants non baptisés ».
Aucune inscription tumulaire antérieure à 1831.
1850 : Apport de terre pour la salubrité du cimetière. Possibilité est donnée aux habitants d’effectuer le paiement en nature des impôts.
1er emploi du mot cercueil.
1859 : plan du cimetière. Sa surface totale est de 14 ares 88 ca. Sont visibles les deux organisations antérieures du terrain.
P.P. Poulalion est secrétaire de mairie et maître d’école. C’est un bien curieux personnage d’une intelligence remarquable. Ami de Froucand le fossoyeur, sculpteur et porteur de bonnes nouvelles dans le village (précurseur de l’appariteur) ils furent les auteurs de la maxime qui figure gravée dans la pierre à l’entrée du cimetière : « NOUS VOUS ATTENDONS »
1871 : 20 habitants dont Alexis Guibal, prêtre desservant de la commune, gênés par l’état et le manque d’organisation du cimetière décident d’acheter un terrain attenant pour en faire don à la communauté. En contrepartie ils se réservent pour eux et leur descendance la propriété des gros caveaux qui entourent le cimetière. Grande période de transferts de corps des fosses communes vers les nouveaux tombeaux familiaux. L’espace à droite en entrant est toujours réservé « à ceux qui n’appartiennent pas au culte catholique » celui de gauche est toujours réservé aux enfants non baptisés.
1875 : Concessions perpétuelles. Règlement draconien.
1928 : Rapport géologique limitant l’utilisation des puits près du cimetière. Étude de l’épaisseur des couches de calcaire et de marnes. 0,5 à 2m de calcaire. 30 à 40 m d’argiles.
Évolution de la population qui passe de 553 habitants en 1690 à 865 en 1828, à 1140 en 1866 et à 1249 en 1929.
1930 : Pose du portail, et plan des emplacements des concessions.
Inhumations dans l’ancienne église Saint-Pierre (la chapelle) : Seule la famille et les proches de la famille de la Vergne.
Les bourgeois et pénitents blancs étaient enterrés dans le sous sol de la chapelle Saint-Jean.
De 1638 à 1778 soit en 140 ans il y eut 1 664 décès. 420 ensevelis (25%) dans l’église Saint-Jean, 98 (6%) dans la chapelle Saint-Pierre et 1 146 (69%) au cimetière. (Environ sept par an)
De 1783 à 1791 il y eut 212 décès. Plus de la moitié des personnes sont mortes avant l’âge de 5 ans.
2000 – Ancien cimetière protestant de Montbazin
Une nécropole inconnue fut découverte l’année 2000, rue du Puits de Jacob lors de travaux d’aménagement destinés à créer un espace de plain-pied avec la rue.
A la demande de Monsieur Baillon, adjoint aux travaux de la municipalité, la section Histoire et Archéologie de l’association « Histoire et Miniatures du Languedoc », animée par Jean-Jacques Maucourant, a procédé à une rapide étude des lieux, les membres de la section ont réalisé un nettoyage de la coupe de terrain longue d’une vingtaine de mètres et haute d’un peu plus de deux mètres.
Chaque cercueil était posé sur un lit de pierres parsemé de quelques tessons de poterie, pour la plupart non identifiables, sauf un tesson d’une cruche de type Pegau* datable du Moyen-Age (entre le XIIIe et le XVe siècle) et sept tessons de poterie datables du XVIe siècle, tous trouvés au niveau supérieur du site.
Il ne peut s’agir d’un charnier lié à un conflit ou à une épidémie, les corps ayant été ensevelis dans des cercueils de bois (attesté par la présence de nombreux clous en fer autour des corps). Les squelettes sont tous d’adultes sauf un, d’un enfant âgé de 4 à 6 ans. Tous les ossements sont restés dans les murs. Aucune pierre tombale ni objets de culte n’ont été trouvé.
Les informations recueillies sur le terrain semblent indiquer que ce lieu de sépultures a été utilisé pendant une assez longue période, au moins jusqu’au XVIe siècle.
Le 4 juillet 1679 le prêtre Laroque écrit à l’Évêque au sujet du « cimetière des Religionnaires ».
Est également mentionné : « Trente livres sont léguées dans son testament par la mère « du sieur Manfre » pour être employées à la réalisation de la clôture du cimetière des protestants du village ; Ce cimetière se trouve au faubourg dans un petit coin de terre où ils enterrent leurs morts depuis assez longtemps. Certainement près de la rue de Jacob, mais pas situé. »
Il s’agit d’un cimetière hors des murs du vieux village, le lieu apparaît comme vigne dans les matrices cadastrales de 1808 à 1894.
Informations parues dans Le Petit Montbazinois n° 27 de février 2000, Midi Libre le 18 juillet 2000, complétées de recherches dans les Archives.
* Le pégau est un type de récipient en céramique, courant dans l’Europe méditerranéenne médiévale entre le XIIIe siècle et le XIVe siècle. Il a grossièrement la forme d’un pichet ventru aussi large que haut et servait autrefois à tirer le vin du tonneau, ses dimensions lui permettant de passer sous le robinet du fût. – Wikipédia
La population protestante de Montbazin est évaluée à 12 personnes en 1841, soit 1.3 % de la population du village. Pas de mention en 1820, 13 personnes en 1860. (Les protestants de l’Hérault, Gérard Cholvy – Les Annales du Midi – 1965)
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2012 – Détail de l’organisation du cimetière
1 ossuaire communal plus 6 tombeaux de dépannage.
12 tombeaux ruinés en cours de cession par la mairie.
1 tombeau pour les prêtres et les ecclésiastiques.
8 tombeaux pour les enfants.
1 Columbarium de 20 places.
Environ 496 emplacements ou tombeaux de particuliers.
Soit environ 550 au total.
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Quelques caveaux remarquables du cimetière de Montbazin
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Autres éléments du patrimoine bâti et naturel du village de Montbazin