Garrigues Rouges

Les Garrigues Rouges de Montbazin

Une série de morts violentes ont eu lieu dans les garrigues montbazinoises et environnantes (Cournonsec, Poussan) où 4 meurtres de bergers ont été commis entre 1925 et 1931 :
– 24 février 1925 : Samuel Maurin – Garrigues de Montbazin.
– 16 mars 1925 : Célestin Ayral – Garrigues de Montbazin-Cournonsec.
– 10 juin 1925 : Joseph Bourrellis (ou Bourrely) – Garrigues de Montbazin.
– 12 mai 1931 : Jean Émile Alric – Garrigues de Montbazin-Poussan.

La presse n’en fait  pas mention à l’époque des deux premiers crimes et le rapprochement entre tous ces meurtres ne se fait pas dans l’immédiat. C’est à la suite de la découverte d’un « mystérieux blessé », Joseph Bourrely, le 10 juin 1925, qui se révèle être le 3ème de cette sinistre série, qu’on se pose des questions. On parlerait aujourd’hui de « sérial killer » !

La presse de l’époque rivalise alors de titres accrocheurs pour relater cette série de meurtres de bergers dans la garrigue environnante de Montbazin  sur une période relativement courte : « La garrigue rouge » « Le tueur de pâtres » (Le Matin – 21 juin 1925) , « l’assassin des bergers » (Le Grand écho du Nord – 21 juin 1925), « le tueur de bergers » (L’écho d’Alger – 22 juin 1925)…

 

Petit Méridional – 5 juillet 1925

Et début août 1925, l’instruction confirme un point commun entre les 3 attaques : les blessures mortelles à la tête ont été infligées par le même « objet contondant » pour les 3 victimes, qui ont toutes été dépouillées des sommes d’argent dont ils disposaient.

Mais l’instruction ne donnera rien. Et les meurtres semblent s’arrêter.

Jusqu’à ce 12 mai 1931.

L’Eclair – 13 mai 1931

Le 18 mai 1931 un suspect est appréhendé.

La justice n’est pas convaincue de la culpabilité de Guillaume Laurent et explore d’autres pistes. Un non-lieu sera prononcé pour Guillaume Laurent et  les autres pistes seront abandonnées

Petit Méridional – 20 novembre 1931
L’ECLAIR – 26 novembre 1931

Le mystère de la « garrigue rouge » ne sera jamais élucidé.

La concentration de ces meurtres, géographiquement et dans le temps, 4 meurtres en moins de 7 ans et dans une zone très limitée autour de Montbazin, avec un mode opératoire commun et particulièrement horrible, ont fortement marqué les esprits. Fernande Bertrand, jeune bergère pendant cette période, l’évoque dans ses souvenirs (§ 9 de la Randonnée des collines de la Moure).

Abri de berger dans un mur de pierres sèches

Ces évènements dramatiques nous remémorent les difficultés de la vie dans les garrigues et pour les bergers en particulier. Des décès, accidentels, criminels ou non expliqués, de bergers, ont eu lieu de tout temps, mais sans atteindre le niveau de violence criminelle de cette série  dans « les garrigues rouges » .

Recueil d’articles de la presse ancienne régionale réalisé avec la collaboration de Adrien Tyrlik

 

Retour sur la mémoire des Hommes de Montbazin