Chronologie du conflit
.
Le conflit européen qui a duré de 1914 à 1918 (officiellement jusqu’en 1923) verra 60 millions de soldats y prendre part. 9 millions soit 15% en sont morts, 20 millions soit 33% seront blessés ou disparus.
Cette période, terrible pour l’Europe, a connu aussi d’autres événements importants qui méritent d’être soulignés : génocide Arménien : 2/3 de la population exterminés soit 1 200 000 habitants, révolution Russe en 1917 dont on ne connaît pas avec certitude le nombre de morts, la grippe espagnole qui fera dans le monde 30 000 000 de morts et même selon certaines sources jusqu’à 100 millions. (Il y eut plus de 1 milliard de malades.)
Près de Mayence, l’Empire allemand a érigé le monument de l’unité nationale en mémoire du rétablissement de l’Empire en 1870. Sur le piédestal où sont inscrits les noms des victoires allemandes se dresse la statue de 11 mètres fondue avec le bronze des canons pris à la France en 1870. Chacune des pierres qui forment le soubassement haut de 25 mètres porte le nom d’un des états confédérés. La pierre où on lit le mot Alsace-Lorraine est disposée de telle sorte que si on l’enlevait, tout l’édifice s’écroulerait. L’Allemagne dû se dire, le jour où le drapeau français a flotté à nouveau sur le territoire Alsacien que la pierre clef de son édifice national était ébranlée.
A la veille de 1914 la formule du pangermanisme était : « l’Allemagne a le devoir de s’emparer de toute la portion du territoire français qui lui semblera nécessaire pour assurer définitivement sa tranquillité, et ne pas hésiter à faire le vide sur ce territoire pour le livrer a ses colons ».
Le service militaire en France qui durait deux ans passa à trois ans en 1913. Mobilisation entre le 02 août et le 18 août de plus de trois millions d’hommes. Pour la France c’est la première mobilisation générale. L’acheminement des hommes sur les lieux du conflit sera assuré par voies ferrées. Le commandement français estime à fin août (premier mois de guerre) une perte de 206.000 hommes. La moitié des soldats sont prisonniers ou blessés. Il y eut 25.000 tués uniquement dans la journée du 22 août.
Dans la présentation de cette chronologie vous noterez certains noms écrits en rouge. Ils représentent les lieux où sont décédés les poilus inscrits au cimetière communal sur notre monument aux morts. Notons aussi un monument élevé à leur mémoire dans l’église Saint Jean Baptiste et un dans la salle des mariages de la mairie .
L’été 1914 : l’engrenage des alliances.
Du miracle de la Marne à la boue des Flandres.
28 juin : assassinat, à Sarajevo, de l’archiduc François-Ferdinand, héritier de la double monarchie d’Autriche-Hongrie et de sa femme, par des nationalistes serbes.
28 juillet : l’Autriche déclare la guerre à la Serbie.
La Russie entame sa mobilisation générale pour soutenir la Serbie. L’Allemagne lui adresse un ultimatum la sommant d’interrompre cette mobilisation. Mobilisation générale en Autriche-Hongrie.
31 juillet : la Belgique décrète la mobilisation générale. Le dirigeant socialiste Jean Jaurès, pacifiste, est assassiné.
1er août : l’Allemagne déclare la guerre à la Russie.
2 août : Ultimatum allemand à la Belgique en vue d’utiliser le territoire belge pour attaquer la France. Refus belge.
3 août : l’Allemagne déclare la guerre à la France et à la Belgique.
4 août : la Grande-Bretagne déclare la guerre à l’Allemagne qui a envahit la Belgique.
3 août : l’Allemagne entre en guerre contre la France, et envahit la Belgique.
6 août : l’Autriche Hongrie déclare la guerre à la Russie. Les troupes françaises font une offensive par le sud de l’Alsace et en Lorraine.
14 août : début de la bataille de Morhange. Offensive dans les Vosges.
19-23 août : recul des troupes françaises dans la bataille des frontières (Ardennes Lorraine). Les français reprennent l’offensive autour de Mulhouse. La France perd la bataille des frontières. Bataille des Ardennes : repli de l’armée française.
22 août : les troupes allemandes entrent dans Lunéville. L’occupation de la Meurthe et Moselle qui dura trois semaines.
24 août : la bataille de la Trouée des Charmes (Lorraine) se conclura par la victoire de la victoire de la 2ème armée française sous le commandement de Castelnau. Début de la grande retraite.
29 août : le gouvernement français quitte Paris et s’installe à Bordeaux. Défaite russe à Tannenberg face aux Allemands.
1er novembre : entrée de l’Empire Ottoman dans la guerre aux côtés des Empires Centraux.
2 septembre : les Allemands sont à Senlis à 45 km de Paris
4 septembre : L’armée allemande occupe Reims. 630 taxis de Paris payés au compteur, sont réquisitionnés afin d’accélérer le transport des troupes. Charles Péguy est tué à Villeroy Seine Marne.
6-14 septembre : 1er bataille de la Marne. (100.000 victimes). Les forces allemandes avancent à marche forcée à travers la Belgique et la France après la bataille des frontières et la retraite des alliés. Les Français (avec la participation des Britanniques) sauvent Paris et repoussent les Allemands qui occupent alors le Nord-Est du territoire français et la quasi totalité de la Belgique. C’est une victoire incontestable.
10 septembre au 22 octobre : Course à la Mer. Les sous-marins allemands occasionnent de lourdes pertes à la flotte alliée.
13-18 septembre : les allemands se replient sur l’Aisne. Les Français et les Britanniques sont repoussés.
17 septembre-fin novembre : tentative de débordement mutuel, puis stabilisation du front. C’est le début de la course à la mer.
22 septembre : les troupes allemandes entrent à Lunéville. Alain Fournier, auteur du grand Meaulnes, est tué au combat.
19 octobre : Course à la Mer : les Allemands cherchent à atteindre Dunkerque, Boulogne et Calais. Bataille de l’Yser et des Flandres.
27 octobre : bataille d’Ypres. Mort de 25.000 étudiants allemands.
Décembre : 6.550.000 soldats russes sont mobilisés.
8 décembre : retour du gouvernement à Paris.
10 décembre : bataille des frontières : l’armée française doit battre en retraite.
15 décembre : Offensive en Champagne. Guerre des tranchées (650 km) de la mer du Nord à la Suisse. Début d’une guerre d’usure qui fera de très nombreux morts et disparus.
25 décembre : des soldats français et allemands sympathisent dans les tranchées lors des fêtes de Noël.
1915 – L’année sanglante
L’année 1915 est la plus meurtrière de toute la guerre pour l’armée française : environ 310 000 morts.
Le front occidental inchangé
15 février-18 mars : échec de la deuxième offensive française en Champagne.19 février : début de l’expédition aux Dardanelles.
16 mars : fin de la bataille de Champagne.
21 mars : un zeppelin bombarde Paris.
5 avril : Les combats aux Eparges (Meuse) font 13.000 morts, blessés ou disparus et durèrent plus de 5 mois de corps à corps à la grenade et sous l’écrasement des torpilles.
22 avril : deuxième bataille d’Ypres. Première utilisation des gaz asphyxiants par les Allemands à Steenstrasse et près d’Ypres (6.000 bouteilles seront utilisées. Les troupes françaises sont sans protection). Les pertes alliées s’élèvent à 69.000 hommes. La seule protection qu’ont les soldats est d’uriner sur un chiffon et de respirer en le laissant bien appliqué sur le visage.
25 avril : Débarquement aux Dardanelles. 200.000 soldats britanniques sur 400.000 perdent la vie.
26 avril : L’Italie bascule vers les alliés.
9 mai : début des offensives alliées en Artois.
18 juin : Echec de l’offensive en Artois.
Juillet : mise en service du casque Adrian dans l’armée française.
18 juillet : Premières permissions de six jours à tous les français sous les drapeaux.
3 septembre : les allemands s’arrêtent à 22 km de Paris.
25 septembre-6 octobre : début de la deuxième offensive française en Champagne et en Artois.
1916 – L’année des enfers – Champagne-Verdun-Somme
Les guerres d’usure sur le front français.
8 janvier : Les troupes alliés quittent les Dardanelles et se replient vers Salonique.
9 janvier : offensive allemande en Champagne.
29 janvier : Paris est bombardé par un ballon dirigeable.
21 février : l’offensive allemande contre Verdun se terminera le 18 décembre en faisant plus de 714.000 morts blessés ou disparus. 1.000.000 d’obus seront tirés dans cette première journée.
25 février : Verdun. Après avoir pris Beaumont et le fort de Douaumont les allemands suspendent l’offensive. Par la voie sacrée 14.000 hommes et 2.000 tonnes de matériel sont acheminés journellement à Verdun.
9 avril : échec de l’offensive allemande sur le front pour tenter d’encercler Verdun.
7 juin : reprise de l’offensive allemande. Au bout d’une résistance héroïque, la garnison du fort de Vaux est vaincue.
1er juillet au 18 novembre : offensives britannique et française sur la Somme. Les pertes seront pour la France d’une ampleur comparable à celles de Verdun (600.000 soldats tués blessés ou disparus). Cette bataille fit, toutes nationalités confondues, plus d’un million de morts, blessés ou disparus.
1er juillet : Au cours de l’attaque de Beaumont un bataillon de Terre Neuviens (soldats canadiens) composé de volontaires perd 90% de son effectif en une demi-heure.
25 septembre : département de la Somme : prise de Combes à 12 km de Péronne. Cette ville sera dévastée pendant les trois guerres. 1870, 1914 et 1940.
D’octobre à décembre : les Français lancent une série de contre-attaques.
24 octobre : Verdun : reprise du fort de Douaumont. Bataille de Verdun. Le village disparaitra complètement sous les obus français et allemands. Il compte actuellement 10 habitants.
2 novembre : reprise aux Allemands du fort de Vaux par les troupes françaises.
13 novembre : le village de Beaumont-Hamel est repris par les alliés.
18 novembre : fin de la bataille de la Somme. Elle fera plus de 1.000.000 de victimes. 442.000 morts ou disparus.
18 décembre : fin de la bataille de Verdun. Plus de 60.000.000 d’obus auront été tirés. Le bilan est de 162.000 tués et de 216.000 blessés évacués, côté français et de 350.000 tués ou disparus, côté allemand.
Impasse sur le front français
24 février : Victoire à la bataille de la Somme.
8 au 12 mars : première révolution russe. Désengagement des soviétiques.
2 avril : entrée en guerre des Etats-Unis.
16 avril : début de l’offensive ‘’Nivelle’’ du Chemin des Dames. Echec. Mutineries au sein de l’armée française. Premier refus collectif d’obéissance dans l’armée française.
Avril-juin : mouvements d’indisciplines et mutineries dans l’armée française. Offensive française sur l’Aisne.
20 mai : mutineries : 68 des 112 divisions sont touchées, soit 50%. Plus de 600 soldats seront jugés et condamnés. 50 seront exécutés pour « l’exemple » entre avril et juin.
9-14 juin : succès de la bataille de Messines près d’Ypres. Plus de huit kilomètres de tunnels sont creusés depuis janvier par les mineurs britanniques sous les tranchées allemandes.
31 juillet-10 novembre : succès de la troisième bataille d’Ypres engagée par les Britanniques et les Français. 570.000 morts ou disparus dans les deux camps.
20 août : début de la deuxième bataille de Verdun.
24 octobre : reconquête du secteur nord-ouest du chemin des Dames et le fort de Condé. Les français remportent la bataille de Malmaison dans l’Aisne sous la gouverne du Maréchal Pétain. L’armée française utilisa 132 chars d’assaut pour la première fois dans l’histoire militaire. Sur 132 chars plus de 50% furent détruits ou immobilisés.
26 novembre : la révolution bolchévique oblige la Russie à un cessez le feu. Les pertes de l’Empire Russe s’élèvent à 1.811.000 pour les militaires, 1.500.000 pour les civils, et 4.950.000 soldats blessés. La Russie est saignée à blanc.
1918 – L’année décisive
L’aviation (qui guide l’artillerie lourde) et les chars (plus de 3.500 chars français sont produits en 1918 entre Schneider et Renault) permettent le retour à la guerre de mouvement. Minée par le blocus allié sévère, abandonnée par ses alliés en révolution intérieure, craignant l’effondrement militaire, l’Allemagne se résignera à demander l’armistice.
Une nouvelle guerre de mouvement
21 mars : offensive allemande en Picardie. La coordination des troupes alliées est menacée.
23 mars : Paris est bombardée. Les allemands sont à 120 km de la capitale à Crépy-en-Laonnaois. Il y eut près de 300 morts. Une centaine due aux avions, 27 par les Zeppelins et environ 200 par les obus. Ces canons de longues portées seront détruits par l’aviation le lendemain. Contrairement aux idées reçues la ‘’Grosse Bertha’’ ne participera pas à l’opération.
26 mars : Foch est nommé commandant en chef des armées alliées. Il aura à sa disposition 2.000.000 de soldats américains. Cette nouvelle donne sera décisive quand à l’avenir des combats.
8 : avril: offensive allemande en Flandres.
27 mai : début de la troisième offensive allemande au Chemin des Dames. Victoire allemande
30 mai : les Allemands atteignent la Marne.
15 juillet : offensive allemande en Champagne.
18 juillet : début des contre-offensives alliées: deuxième bataille de la Marne.
8 août : victoire des alliés sur la Somme.
28 août : retraite allemande sur la ligne Hindenburg. Cette ligne sera brisée les 27 et 30 septembre.
29 août : offensive alliée en Artois.
9 novembre : abdication de l’empereur Guillaume II
11 novembre : Armistice dans la clairière de Rethondes près de Compiègne (Oise). C’est en ce même lieu qu’Adolf Hitler signera la capitulation de la France à la fin de la deuxième guerre mondiale mais cela est une autre histoire. Entre 5 h12 et 5h 20 l’armistice est signé avec une application sur le front fixée à 11 heures.
Le dernier jour de guerre a fait près de 11.000 tués, blessés ou disparus. Certains soldats ont perdu la vie lors d’actions militaires décidées par des généraux qui savaient pas que l’armistice avait déjà été signée.
Un général américain prit la décision d’attaquer le village de Stenay afin que ses troupes puissent prendre un bain, ce qui engendra la perte de 300 hommes. La date de décès des français du 11 novembre a été antidatée au 10 novembre par les autorités militaires. La première des raisons fut qu’il n’était pas possible de mourir le jour de la victoire, la seconde (plus plausible) que les chefs directs ou les médecins firent en sorte d’éviter toute contestation sur l’attribution des pensions des veuves de guerre.
Le dernier poilu français Lazare Ponticelli mourut en 2008 à l’âge de 110 ans et le dernier vétéran de la première guerre mondiale disparut le 05 mai 2011.
Le nombre de personnes ayant participé à la Grande Guerre est estimé par l’Encyclopaedia Britannica à 65.038.810 personnes. 15 % y trouveront la mort.
Sur une population de 1160 habitants en 1914 à Montbazin, 275 hommes sont partis au combat ;
227 sont revenus dans leurs foyers à la fin du conflit et 48 sont « Morts pour la France ».
Les 44 Montbazinois « Morts pour la France »
Les 227 Montbazinois combattants, revenus dans leurs foyers à la fin de la guerre
Faits héroïques de combattants Montbazinois
Et Montbazin, pendant cette terrible épreuve
Historique des régiments engagés dans le conflit
Témoignages de la Grande Guerre (Généawiki)
Quelques liens vers des sites qui traitent particulièrement de cet évènement :
http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/fr/article.php?laref=1
http://www.ecpad.fr/tag/fonds-premiere-guerre-mondiale
http://www.museedelagrandeguerre.eu/
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k55869486/f2.image.r=.hl
http://fr.geneawiki.com/index.php/Rechercher_les_traces_d%27un_combattant